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Spentys utilise la 3D pour révolutionner l’orthopédie

Concevoir et réaliser des orthèses sur mesure parfaitement adaptées à leur bénéficiaire grâce à la technologie 3D, il fallait y penser. Deux jeunes Bruxellois, Florian de Boeck et Louis-Philippe Broze en ont eu l’idée. Ils ont créé Spentys en 2017 avant même la fin de leurs études. Sept ans plus tard, ils sont toujours là et ont élargi leur savoir-faire aux prothèses. La preuve est faite : leur concept est solide.

Que font deux amis d’enfance déterminés à se lancer dans l’entrepreneuriat ensemble et au plus vite ? Ils cherchent un secteur à fort impact social et avec un énorme potentiel. Leur choix se porte sur la santé. Tant pis s’ils ne possédaient jusque-là aucune affinité avec le monde médical et s’ils n’ont pas encore terminé leurs études d’ingénieur civil pour l’un et de commerce pour l’autre ! « Nous avons décidé d’opter pour ce domaine où les innovations ont vraiment un sens parce qu’elles sont axées sur l’individu », explique Louis-Philippe Broze.

L’impression 3D au service de l’orthopédie

Les deux entrepreneurs en herbe s’orientent vers la conception et la réalisation d’orthèses, ces attelles servant à immobiliser un membre, grâce à l’impression 3D. Un choix qui s’impose pour la relative simplicité du dispositif, « mais aussi », précise Louis-Philippe Broze, « parce qu’elles avaient peu évolué au fil du temps et se limitaient encore trop souvent aux plâtres inconfortables. Pourtant, les nouvelles technologies permettent d’apporter plus de bien-être à ceux et celles qui en sont équipés. »

S’ils ne sont pas les seuls dans le monde à travailler sur une nouvelle génération d’orthèses, ils sont les premiers en Belgique et a fortiori à Bruxelles. Pas question pour eux de se substituer aux différentes professions médicales et paramédicales. Ils se définissent comme fournisseurs de technologie. « Au départ, notre propos était de fournir aux orthoprothésistes un software leur permettant, sur base d’une prescription médicale, du scan du membre lésé et de leur propre expertise, de générer un modèle fini qu’il ne nous resterait plus qu’à imprimer et à renvoyer. »

lifetech.brussels partenaire depuis toujours

Dès l’été 2016 et avec un financement de la Région bruxelloise pour de la consultance, les deux étudiants-entrepreneurs testent leur idée. Ils démarchent des chirurgien.nes orthopédistes et obtiennent le soutien de plusieurs pointures tant aux cliniques universitaires Saint-Luc qu’au Chirec. Ils tentent aussi de convaincre les orthoprothésistes plus réticents.

Ils prototypent, entament et valident des essais cliniques, achètent leur première imprimante, démontrent l’existence du marché et décident de sauter le pas. A l’automne 2017, ils créent la société Spentys et entrent par la grande porte dans l’écosystème healthtech bruxellois. Avec l’aide efficace et sous le regard bienveillant des équipes de lifetech.brussels. « Nous devons énormément à lifetech.brussels », s’enthousiasme Louis-Philippe Broze. « Nous y avons reçu de précieux conseils pour nous structurer, nous introduire dans l’écosystème healthtech bruxellois. Sophie, Christophe, qui nous suivent depuis le début et qui nous ont vu évoluer, sont pratiquement devenus des amis ! Récemment, lifetech.brussels nous a encore aidés à décrocher un budget de consultance en matière de RH. »

Sept ans d’évolution

Depuis, il s’est passé beaucoup de choses dans l’existence de Spentys. Trois levées de fonds ont permis à l’entreprise non seulement de perdurer mais de se développer. La dernière, en novembre 2023, d’un montant de 2,8 millions d’Euros, devrait lui permettre d’atteindre la profitabilité d’ici fin 2025. L’équipe compte aujourd’hui une vingtaine de collaborateur.ices.

Désormais, les compétences de Spentys ne se limitent plus aux membres supérieurs et s’étendent à la conception de prothèses pour remplacer un membre disparu. L’offre a aussi évolué vers la mise à disposition des orthoprothésistes d’un logiciel leur permettant d’effectuer l’intégralité des opérations jusqu’à l’impression 3D. « Nous avons donc pivoté d’un business model orienté très service vers un business model ‘software as a service’ où le logiciel est le cœur de notre valeur ajoutée », résume Louis-Philippe Broze. « Ce repositionnement nous a permis d’améliorer notre capacité de montée en charge parce qu’un logiciel s’exporte beaucoup plus facilement. »

L’exportation, particulièrement vers les USA, est une des principales préoccupations du jeune chef d’entreprise. Il est légitimement fier du partenariat conclu avec la célèbre Mayo Clinic et compte bien faire profiter de son expérience les autres acteurs de l’écosystème lifetech bruxellois. « Dans les écosystèmes étrangers et notamment aux USA, il y a des éléments très inspirants que l’on pourrait importer à Bruxelles » précise-t-il. « Désormais nos relations avec lifetech.brussels consistent moins à recevoir qu’à donner de notre temps, de notre expérience. Je tiens vraiment à m’investir, à aider les autres entrepreneurs. C’est pourquoi je suis membre de l’Advisory Board Lifetech. »

Bruxelles pôle d’excellence

Louis-Philippe Broze rêve de voir Bruxelles reconnue comme un véritable pôle d’excellence dans l’univers de la healthtech. « J’espère que Bruxelles restera tournée vers l’extérieur comme elle l’a toujours été », insiste-t-il, « et qu’elle figurera bientôt dans le Top 3 des meilleurs endroits où créer sa startup healthtech. Ce n’est pas encore le cas mais je pense que Bruxelles possède tous les atouts nécessaires. Notre ville a su rester à taille humaine. Elle occupe une position centrale en Europe, possède de nombreux talents, beaucoup d’universités, de pôles de recherche, d’hôpitaux intéressants. De quoi attirer encore plus de capitaux. Le terreau est bien là. Mais il va falloir que les différents niveaux régionaux, fédéraux, privés, publics travaillent davantage ensemble pour que tout le monde soit aligné sur une même stratégie. »

Site web

https://fr.spentys.com